- READER’S DIGEST
- READER’S DIGESTREADER’S DIGESTMagazine présentant des condensés d’articles de presse ou d’autres écrits, le Reader’s Digest naît en 1922 d’un projet mûri par De Witt Wallace et réalisé par celui-ci avec l’aide de Lilia Bell Acheson, qu’il épouse cette année-là. Tiré à cinq mille exemplaires, dépourvu de publicité, d’illustration et de couleur, le premier numéro compte soixante-deux pages et, comme de nos jours, propose des textes intitulés: «Comment rester jeune mentalement?»; «L’amour, luxe ou nécessité?»; «La route la plus brève vers la réussite». Diffusant très vite à l’échelle nationale, le magazine tire à un million d’exemplaires en 1935, à trois en 1938, à cinq en 1942 et à neuf en 1946. De Witt Wallace doit un tel succès à quelques idées simples: les gens préfèrent lire ce qui est bref et clair; il faut faciliter la lecture des articles retenus; ne publier que ce qui a un intérêt durable. Le succès permet dès 1930 d’inclure aux «digests» des articles originaux, des chroniques régulières et, à partir de 1934, des livres condensés — tel How to Live on 24 Hours a Day (Comment vivre avec des journées de 24 heures ) d’Arnold Bennett, le premier du genre. À partir de 1955, il accepte les annonces publicitaires.La réalisation d’un tel magazine exige une importante infrastructure, comité de lecture et de rédaction en particulier dont la mission est de réduire tout texte aux dimensions standards. Une évolution s’est produite cette dernière décennie, puisque désormais plus des deux tiers des articles publiés, sur des sujets très variés, sont des papiers originaux réalisés par les équipes de rédaction.La recette, après avoir fait ses preuves aux États-Unis, essaime: en 1938, une édition anglaise connaît un franc succès; en 1940, c’est le tour de l’édition en langue espagnole; l’édition française voit le jour en 1947. Aujourd’hui, le Reader’s Digest est publié en seize langues dans plus d’une centaine de pays, et le choix des articles tient compte des particularités nationales. Par exemple, l’édition française dispose d’une rédaction de vingt-cinq personnes; sur la vingtaine d’articles publiés chaque mois, sept ou huit sont des articles originaux propres à l’édition française, deux ou trois peuvent provenir d’autres éditions européennes. La diffusion actuelle s’établit à 30 millions d’exemplaires, dont 17,5 millions pour les États-Unis (soit un Américain sur trois lisant le Reader’s Digest ) et 1,12 million d’exemplaires en France. L’ouverture à la publicité et la diffusion considérable du magazine lui permettent d’être vendu à un prix relativement modeste.Affaire commerciale, le Reader’s Digest n’est pas pour autant indifférent aux idées qu’il véhicule; à partir de 1940, il propage une vision «hédoniste» de la vie, exalte la consommation et se caractérise par un grand conformisme intellectuel et moral; souhaitant s’adresser à un public indifférencié, il est fréquemment critiqué pour sa médiocrité et sa tendance à flatter les préjugés de ses lecteurs.Conservateur, le Reader’s Digest croit au changement politique et social, mais à travers une évolution ordonnée; il croit aux traditions qui sont l’héritage de la race, à la religion, au code social. Il semble qu’à bien des égards, et c’est là sans doute la raison fondamentale de la faveur dont il jouit, il soit une transcription assez ressemblante de ce que pense et ressent l’Américain moyen.
Encyclopédie Universelle. 2012.